Quand on pense au Champagne Pommery on l’associe à une Maison qui produit et commercialise des millions de bouteilles donnant plus d’importance à la quantité qu’à la qualité .Absolument inexact. Cette Maison produit en effet une grande quantité de bouteilles mais aussi des champagnes prestigieux et de grande qualité.
La Cuvée Louise doit son nom à Madame Pommery, qui a fondé la Maison et à la mort de son mari, prend la direction des affaires. En 1874 elle propose le premier champagne brut, un champagne avec un grammage en sucre inférieur.
La Cuvée Louise est lancée en1979 de raisins provenant de trois parcelles situées sur les communes de Avize , Cramant et Aÿ. Les Chardonnay de Avize sont connus pour leur finesse et vivacité, ceux de Cramant sont plus structurés et ronds alors que le Pinot noir de Aÿ est intense et raffiné.
Le Prince Alain de Polignac, arrière petit-fils de Madame Pommery depuis trente ans est l’œnologue de la Maison et s’occupe de l’élaboration des vins. C’est à lui que l’on doit le premier millésime de la Cuvée Louise en 1979. Depuis 1992 , le Chef de Cave Thierry Gasco participe lui aussi à l’élaboration de cette Cuvée qui nécessite de 6 à 8 ans pour atteindre la totale expression de ses arômes. Les caves Pommery sont situées sur 120 crayères gallo-romaines reliées par un labyrinthe de 18 km de galeries souterraines creusées en 1868.Un escalier de 116 marches conduit aux caveaux où est conservée à 30 mètres de profondeur et à une température constante de 10° la Cuvée Louise. Thierry Gasco affirme que « le dosage sert seulement à donner un plus bel aspect à la Cuvée Louise, une légère touche de couleur sur un visage pur et limpide »
Sur l’étiquette est reproduite la sculpture réalisée par Bazzat en 1986 pour les 150 ans de la Maison.
La Cuvée Louise est élaborée seulement lorsque l’année est jugée exceptionnelle et le rosé est produit depuis 1982.
« Les Clos Pompadour » est une autre prestigieuse cuvée de la Maison Pommery, qui est sortie en 2011 pour célébrer les 175 ans de la Maison rémoise. C’est un assemblage de 75% de Chardonnay, 20% de Pinot noir et 5% de Pinot Meunier. Le nom de cette Cuvée est celui de la vigne qui la produit , une vigne qui a de 25 à 30 ans. La production est limitée ,et en Italie l’attribution annuelle est de seulement 240 magnum, seul format disponible.
La présentation de quatre années de la Cuvée Louise s’est déroulée le 28 avril à Florence, à l’oenothèque- Pinchiori, un magnifique restaurant, fleuron italien. Annie et Giorgio ont crée des mets à déguster avec ces prestigieux champagnes. À notre arrivée ,on nous a offert une flute de champagne Les Clos Pompadour et servi quelques délicieuses tartines de foie gras fumé, bonbon de tomate et basilic, fromage taleggio avec gélatine de safran, maquereau frit enrobé d’une pâte à friture à l’encre de seiche, tartare de crevettes et mangue, glace de burrata et anchois.
J’étais heureux de participer à cet évènement qui se déroulait dans mon restaurant préféré où l’élégance , le service impeccable et le charme sont de rigueur.
Je suis allé dernièrement à Paris et j’ai été déçu par quelques restaurants avec deux étoiles Michelin qui à mon avis en mériterait une au maximum pour la qualité des mets et le service , mais je reviendrais sur ce sujet à une autre occasion.
Journalistes et restaurateurs provenant de toute l’Italie ont participé à cette splendide soirée organisée par la Maison Pommery. L’oenothèque Pinchiorri avait mis à disposition son restaurant. Difficile à décrire l’atmosphère de l’oenothèque Pinchiorri, les serveurs élégants qui passent d’une table à l’autre avec une telle maestria et aisance qu’on a l’impression qu’ils dansent
Quand je suis arrivé , on m’a servi une flute de champagne « Les Clos Pompadour »que je ne connaissais pas, j’ai demandé à Giorgio Pinchiorri si je pouvais aller m’asseoir dans la salle des spiritueux pour examiner tranquillement ce champagne et écrire mes notes de dégustation. J’ai ensuite rejoint les autres invités et on m’a accompagné à une table ainsi que le Chef de cave Thierry Gasco avec lequel j’ai pu échanger quelques opinions sur les champagnes de la verticale au cours du dîner.
La soirée a été présentée par Madame Mimma Posca, administrateur délégué Vranker-Pommery Italie, une personne ravissante et charmante , très honorée d’avoir choisi l’oenothèque Pinchiorri pour la soirée, un haut- lieu de la gastronomie italienne.
J’ai demandé aux sommeliers de contrôler mes verres et de ne les laisser jamais vides. Il n’y a rien de plus triste qu’un verre vide. Voir les bulles fines du champagne remonter à la surface pêle-mêle ou formant un élégant cordon en soie est un vrai plaisir pour les yeux
Le premier mets était un « Thon albacore avec marinade de basilic, ail et réglisse, confiture de pamplemousse et fines herbes » servi avec la Cuvée Louise, brut 2002 millésimé
Ensuite nous avons apprécié un « homard en croute d’olives noires niçoises ou taggiasche, purée de maïs grillé, accompagné de crustacés et verdures croustillantes» avec la Cuvée Louise brut millésimé 2000, format magnum .
La Cuvée Louise brut millésimé 1990 , format Jeroboam a été associé avec un « riz et pigeon cuit dans un consommé et cacao grillé aux épices ». le riz était garni de trois bouchées de pigeon sautées. Un plat savoureux, parfaitement associé.
En dessert on nous a servi « le biscuit et crémeux au caramel, galets d’amandes, sorbet au fromage de chèvre et miel, gélatine de lichti et d’agrumes » associé à la Cuvée Louise brut millésimé 1995, format salmanazar
J’ai particulièrement apprécié la richesse d’arômes de ces champagnes ainsi que les bulles délicates et plaisantes qui caressent le palais.
Voici mes notes de dégustation
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LES CLOS POMPADOUR , non millésimé, format magnum
C’est un champagne non millésimé, le Chef de cave Thierry Gasco m’a dit qu’il s’agit d’un champagne de 2002, dégorgé en 2003.
Robe jaune paille brillant , bulles fines et abondantes
Il possède un nez où l’on découvre de prime abord des touches de pierre à fusil et de pâte d’amande puis à l’aération le vin s’ouvre sur des arômes de fumé ( qui évoquent le fumé du jambon de Prague), iode, légers de soufre, peinture à l’émail et pour terminer écorce d’agrumes.
En bouche il exprime toute sa généreuse et intense sapidité et minéralité. Vin équilibré, abondante acidité, la sapidité et la minéralité dominent incontestablement l’alcool. Les bulles sont fines, la structure est moyenne, l’attaque en bouche est ample pour ensuite se réduire lentement.
Long mais pas très long en bouche avec finale de pierre à fusil.
On est agréablement surpris par l’abondante fraîcheur
90/100
CUVÉE LOUISE , BRUT 2002
Jaune paille avec reflets gris-or brillant. Les bulles sont fines et abondantes.
Un nez riche et varié d’arômes de iode, miel, pierre à fusil, légers d’abricots secs, cuir frais, peau de banane, légers de confiture d’orange amère, vanille , bergamote, pâte d’amande, colle cocoïne ( lait de noix de coco et amande), thé et pour terminer pomme reinette légèrement acerbe.
Une saveur intense de fraise des bois ravit le palais associée à la sapidité , la minéralité et l’écorce de citron.
Les bulles sont fines, plaisantes et caressent le palais.
Vin bien équilibré , l’acidité domine l’équilibre gustatif
Long en bouche avec fin de bouche sapide , minérale et levure de bière.
92/100
CUVÉE LOUISE , BRUT 2000, format magnum
Robe jaune or brillant et resplendissant. Les bulles sont très fines et abondantes.
Un nez puissant et riche d’arômes intenses de pierre à fusil, foin sec et jasmin. À l’aération le vin s’ouvre sur des notes de iode, levure de bière, fumé ( qui rappelle le jambon cuit , connu comme jambon de « Prague »), poivre blanc, menthe, eau aromatisée à la pêche, écorce d’amande, rose blanche, savon de Marseille, cuir frais et tige de cyclamen cassée ( pour l’acidité).
Au palais les bulles sont assez évanescentes ; généreuse sapidité , minéralité et saveur de citron.
Structure bien présente, supérieure à celle du 2002, vin bien équilibré, l’alcool est à peine perceptible.
Longue persistance aromatique intense avec fin de bouche de rose des chiens.
Champagne intéressant même si celui qu’on m’a servi avait une effervescence un peu réduite. Chaque bouteille a ses caractéristiques.
94/100
CUVÉE LOUISE , BRUT 1990, format Jeroboam
Robe jaune paille soutenu et amples trames couleur or.
Les bulles sont fines et abondantes
Nez caractérisé par des arômes de craie humide, eau où ont été trempé l’abricot et la pêche , fleurs jaunes, fleurs d’oranger, pêche mûre et pêche jaune juteuse, sans la peau, jute , racine de réglisse, poivre blanc moulu, café en grains torréfié, tige de cyclamen cassée ( pour l’acidité), tomate sèche, lait d’amande, paille, abricot sec légèrement vert, jasmin, colle cocoïne ( lait de noix de coco et amande) et pour terminer la racine de rhubarbe. Un nez incroyable !
Sapide et minéral en bouche. Les bulles sont fines et caressent le palais. Sa plaisante onctuosité et la généreuse acidité lui confèrent un parfait équilibre.
Saveur de pêche jaune en morceaux qui tend à l’abricot sec.
Assez long en bouche avec finale explosive de persil.
C’est à mon avis le meilleur champagne de la verticale.
97/100
CUVÉE LOUISE BRUT 1965 format Salmanazar
Jaune or clair avec des reflets gris- vert , brillant et resplendissant.
Les bulles sont fines et abondantes et forment un fin cordon
Il exhale des arômes de pierre à fusil, en évolution de colle cocoïne ( lait de noix de coco et amande), savon de Marseille, persil, gingembre, iode, tige de cyclamen cassée ( pour l’acidité), levure de bière, amidon de coton, cuir frais, ginger et pour terminer la coque de l’amande.
En bouche on perçoit intensément la note verte du persil. Les bulles sont fines et bien présentes. Généreuses minéralité et sapidité suivies du gingembre confit, safran, pamplemousse jaune et rose, et à nouveau la colle cocoïne.
Vin assez équilibré, l’acidité est présente mais n’a pas un rôle dominant.
Très belle longueur de bouche avec finale de poivre blanc , pierre à fusil et agrumes.
Vin très riche au nez et en bouche , qui nécessiterait, à mon avis , d’une majeure fraîcheur.
92/100
La splendide soirée terminée, on reste avec l’envie de revenir rapidement à l’oenothèque Pinchiorri , pour un enchantement des papilles sans cesse renouvelé au fil des saisons.
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